Le constat est unanime. L’ensemble des études publiées ce mois d’avril font état d’une baisse du taux d’absentéisme* des salariés sur un an en 2023. Après le cabinet de conseil et de courtage d’assurance Diot-Siaci le 8 avril, c’est au tour d’Axa France de confirmer cette tendance dans son «datascope», dévoilé ce jeudi 25 avril et qui repose sur des données statistiques concernant 3 millions de salariés. Malgré ce repli sur un an, le taux d’absentéisme s’est tout de même maintenu à un niveau (4,2%) nettement supérieur à celui enregistré en 2019 (+31%), dernière année de référence d’avant-Covid, selon l’assureur.

Surtout, la durée moyenne des arrêts de travail s’est allongée en l’espace d’un an, pour passer de 18 jours en 2022 à 21,8 jours en 2023 (+9%). Autrement dit, la diminution globale de l’absentéisme au travail l’an dernier - qui s’explique par la baisse du nombre d’arrêts de courte durée liés au Covid-19 - cache une réalité moins réjouissante en matière d’arrêts plus longs (plus de 2 mois, selon Axa France). «C’est quelque chose qui avance lentement mais sûrement», souligne Yves Herault, directeur data santé et collectives chez Axa France. Le taux d’absentéisme de longue durée a ainsi atteint un record en 2023, à 2,7% (contre 2,1% en 2019).

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Les troubles psychologiques de plus en plus à l’origine d’arrêts de longue durée

Ces arrêts longs trouvent principalement leur origine dans deux motifs : les troubles psychologiques (24,5%, en hausse de plus de 6 points par rapport à 2019) et les troubles musculo-squelettiques (22,6%, en hausse de 1,6 point seulement). «La part des premiers dans les arrêts de longue durée est un sujet qui nous a beaucoup intrigués», relève Yves Herault. D’autant que l’âge moyen auquel surviennent ces troubles psychologiques (stress chronique, troubles anxieux, symptômes dépressifs ou d’épuisement, burn-out…) est en baisse constante depuis 2019 (41,6 ans en 2023, contre 43,3 ans avant le Covid). Cela signifie donc que ces problèmes de santé mentale touchent une population de salariés de plus en plus jeune.

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Une tendance confirmée par les premiers éléments du 16ème baromètre du cabinet de conseil Ayming et du spécialiste de la protection sociale AG2R la Mondiale, publiés le 15 avril. «Depuis 5 ans, le taux concernant les arrêts de 90 jours et plus (soit 3 mois consécutifs) ne cesse d’augmenter : plus de 30% de hausse depuis 2019. On constate une augmentation des arrêts de longue durée chez les jeunes de 30 ans», écrivent les auteurs de l’étude.

De même, ces troubles psychologiques sont «en hausse très nette chez les femmes, où ils sont de loin la cause principale des arrêts de longue durée. Leur part connaît une évolution record de plus de 10 points entre 2019 et 2023, pour atteindre plus de 31%», décrit Axa France dans son datascope.

* Le taux d’absentéisme correspond au nombre de jours d’inactivité divisé par le nombre total de jours calendaires (hors maternité, paternité, adoption) sur une période donnée (un mois ou une année).