Voilà une idée qui n'est pas du tout au goût du président de la République. Emmanuel Macron a indiqué lundi qu'il ne serait «pas du tout» ravi si le géant pétrolier français TotalEnergies décidait de déplacer la cotation principale de son action de Paris à New York. M. Macron, à qui l'agence Bloomberg demandait s'il serait «content» d'une telle décision, a répondu : «Pas du tout, et je serais très surpris, mais j'attends la confirmation». L'affaire est partie des déclarations surprises du patron du groupe, Patrick Pouyanné, également auprès de Bloomberg.

Dans un entretien publié le 26 avril, M. Pouyanné avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York. Près de la moitié de l'actionnariat de TotalEnergies est désormais constituée d'actionnaires institutionnels (fonds de pension, gestionnaires d'actifs, assureurs...) nord-américains. «Ce n'est pas une question d'émotion. C'est une question d'affaires», avait ajouté le dirigeant de l'entreprise, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait bien à Paris.

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De plus en plus d'actionnaires américains

Son argument principal : «Une base d'actionnaires américains qui grossit», ce qui amène l'entreprise à s'interroger sur la façon de «donner accès plus facilement aux actions pour les investisseurs américains», a-t-il expliqué aux analystes, le 26 avril. Confronté à cette réflexion, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire avait déjà dit début mai qu'il comptait se battre pour que ce déménagement depuis la Bourse de Paris «n'ait pas lieu».

Emmanuel Macron s'est par ailleurs exprimé lundi sur le «besoin d'un véritable marché intérieur» européen. «L'énergie, la finance ou les télécommunications sont des secteurs clés où le marché unique n'existe pas, ce qui était un choix depuis le tout début», a-t-il observé, estimant qu'une «approche comme marché unique» serait «bien plus efficace». Interrogé sur le scénario d'un rachat d'une banque française par une homologue européenne, M. Macron a répondu : «Cela fait partie du marché, mais agir en Européens signifie avoir besoin de consolidation en tant qu'Européens».