par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Hermès International a vu sa croissance organique accélérer le pas au troisième trimestre malgré un contexte défavorable au marché du luxe, grâce à la progression de la maroquinerie, sa division phare.

Les ventes du fabricant des sacs Birkin ou des "carrés" de soie ont totalisé 990,6 millions d'euros, en hausse de 10,6% en données publiées. A taux de change constants, la croissance a atteint 11,1% après 9,67% au deuxième trimestre, dépassant les estimations des analystes qui tablaient généralement sur une progression proche de 10%.

Le sellier confirme une nouvelle fois sa capacité de résistance par rapport à ses concurrents, dans un environnement devenu difficile, plombé par la faiblesse du marché chinois, la chute des achats des touristes russes, le marasme européen et les remous politiques à Hong Kong.

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Avec une croissance organique de 11,7% sur les neuf premiers mois de l'année, Hermès signe encore une des meilleures performances du secteur. Il fait ainsi nettement mieux que LVMH qui a limité sa croissance organique à 4% et le pôle luxe de Kering à 4,9%.

La performance du trimestre a été tirée par la maroquinerie, dont la croissance organique a grimpé de 19,3% grâce à la montée en puissance des capacités de production de deux nouvelles manufactures en Isère et en Charente.

A l'inverse, les autres divisions du groupe ont ralenti la cadence, hormis les parfums (+11,8%). Le ralentissement a été particulièrement fort dans la soie et textiles, tombée à +3,6% (après 9% au trimestre précédent) et dans la division regroupant la bijouterie, la maison et les arts de la table (+8,5% après +18,9%).

L'horlogerie, toujours aux prises avec les difficultés du marché chinois et les remous à Hong Kong, a accentué sa glissade, avec un recul des ventes de 14,4%.

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LES USA ET LE JAPON SURPERFORMENT

Alors qu'Hermès avait jusqu'ici résisté au ralentissement en Asie, il a cette fois-ci nettement décéléré, impacté par la chute des flux touristiques à destination de Hong Kong. Sa croissance en Asie hors Japon est ressortie à 10,2%, après 16,8% au deuxième trimestre.

En Chine continentale, "elle a été supérieure à celle de l'ensemble de la zone", a déclaré à Reuters Axel Dumas, gérant d'Hermès, sans vouloir être plus précis.

La plus forte progression a été enregistrée aux Etats-Unis (+16,9%), tandis que la performance a été solide au Japon, deuxième marché du groupe (+16,4%) ainsi qu'en Europe (+7,4%) malgré le marasme économique ambiant.

A la Bourse de Paris, le titre cède 0,22% à 247 euros à 11h20, alors que l'indice SFB120 perd 0,38% au même moment.

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La valeur, privée de sa prime spéculative depuis l'accord de paix signé avec LVMH en septembre, perd 6% depuis le début janvier. Sa valorisation reste toutefois très supérieure à celle de ses concurrents, à 26,3 fois ses bénéfices estimés pour 2015 contre 17,4 fois pour LVMH ou 15,7 fois pour Richemont.

Le groupe a confirmé que sa marge opérationnelle en 2014 serait inférieure au record historique de 32,4% atteint en 2013, en raison d'un impact moins favorable des couvertures de change.

(Edité par Dominique Rodriguez)