Lancé en grandes pompes l’an passé, le jeu Stables marquait l’entrée d’un groupe économique d’envergure dans le secteur du Web3 avec son actionnaire majoritaire PMU. Sous l’impulsion de son directeur de l’innovation Constantin Garreau, le groupe s’est en effet lancé dans une entreprise ambitieuse : celle de renouer avec les nouvelles générations en publiant un jeu de simulation de courses hippiques, basé sur des chevaux émis en NFT (jetons non fongibles) et donc échangeables par ses joueurs. Un pari qui a rapidement su convaincre les passionnés de ce type de jeux avec la vente de la totalité des 6 666 NFT en l’espace de quelques jours et un chiffre d’affaires avoisinant les 660 000 euros, alors que le marché n’était déjà plus favorable auxo actifs numériques.

Un peu plus d’un an plus tard, le ton a quelque peu changé chez Stables : PMU ? Beaucoup plus discret, et même minoritaire puisque le géant des courses hippiques a cédé une grosse partie de sa participation, tout comme l’autre entreprise co-fondatrice, le studio 321. Une recapitalisation dont les montants ne nous ont pas encore été communiqués. La cause de cette restructuration : des complications inhérentes à la conception d’un jeu vidéo, d’autant plus avec l’intégration de la technologie blockchain, mais aussi avec le flou lié à l’absence de cadre réglementaire clair en France au sujet des jeux NFT. Afin de redresser la barre, un PDG et investisseur a donc été nommé en mars dernier : Lebnan Nader, ex-publicitaire chez Publicis puis éditeur de jeux vidéo avec son entreprise Game Cooks. Présent au capital de la société, il a aussi convaincu la fondation Tezos, structure de promotion de la blockchain du même nom sur laquelle le jeu se construit, de le rejoindre dans l’actionnariat de la société, sous forme de prêt convertible dont le montant n’est pas encore divulgué. «PMU a eu la clairvoyance de donner à ce projet les moyens d’émerger. Nous accompagnions déjà les équipes de Stables sur le plan technique et désormais, la fondation Tezos vient l’épauler économiquement car c’est un projet excessivement important. En tant que fondation, on ne recherche pas un retour sur investissement : cela contribue à créer de l’activité sur Tezos», assure Jean-Frédéric Mognetti, président de la fondation, à Capital.

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Et bien que les nouveaux administrateurs s’en défendent, cette nouvelle gouvernance devrait offrir à Stables davantage de souplesse que sous la tutelle dominante de PMU. «Ce sera juste différent, rétorque le nouveau PDG Lebnan Nader. Au lieu d’avoir le studio 321 et PMU qui pilotent, nous avons désormais plusieurs personnes qui ont suffisamment d’expérience pour être décisionnaires. Cela fait partie de la progression naturelle d’une start-up créée par une initiative commune et qui devient une start-up en phase de croissance.»

Des nouveaux développements dans le trimestre ?

Concrètement, la volonté de Lebnan Nader est d’allouer les ressources sur le développement du jeu, plutôt qu’au marketing, département qui a subi des départs. Cofondateur du projet, Constantin Garreau reste quant à lui dans l’entreprise, chargé de la stratégie, de la supervision de la régulation (notamment la loi JONUM) mais aussi du développement international, axe de la stratégie de ce nouveau Stables. «Nous voulons aller aux États-Unis, mais aussi en Asie et dans le reste de l’Europe», insiste Lebnan Nader. La start-up revendique déjà 30% de ses joueurs en provenance du reste du monde. Au sujet de ses utilisateurs, le nouveau PDG promet d’ailleurs - fort de son expérience dans le jeu vidéo - de nouveaux développements «dans les deux ou trois mois à venir», à commencer par «un nouvel habillage» à même de séduire «les joueurs internationaux». Mais aussi «des courses quotidiennes» et «une interface de discussion» de manière à rythmer et stimuler l’engagement des joueurs.

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Quant à l’arrivée de nouveaux entrants sur ce secteur, en particulier l’autre jeu fantasy de courses hippiques Jockiz - lancé par ZeTurf, Tony Parker et le studio PyratzLabs -, l’équipe n’y voit pas de concurrence, mais «un éventuel partenaire dans le futur : Stables est constitué de chevaux, eux ont des jockeys ; à terme, nous pourrions parler avec eux», assure Lebnan Nader. L’appel est lancé.