Environ 130 000 automobilistes en sont privés chaque jour… Depuis le 19 avril, la portion de l’autoroute A13 qui relie l’A86 à Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine, et la porte de Saint-Cloud, dans l'ouest parisien, est fermée. La cause, selon la préfecture des Hauts-de-Seine ? Une fissure de 50 à 80 cm de profondeur, provoquée par le chantier du musée du Grand Siècle à Saint-Cloud. La route rouvrira progressivement «dans le sens province-Paris» à partir du samedi 11 mai, a-t-il été annoncé cette semaine par le préfet des Hauts-de-Seine, Laurent Hottiaux.
Malheureusement, ce n’est pas un cas à part, et on ne compte plus les nids de poules, les ponts fragiles, les trous et saignées qui déforment la chaussée. L’état de nos routes ne cesse de se dégrader depuis une dizaine d’années en France. Et nombreux sont vos témoignages, conducteurs, pour dire votre inquiétude pour votre sécurité et l’état de vos voitures. Que ces dégradations soient causées par la météo, par l’augmentation du trafic, par des chantiers alentours ou par l’âge de la construction, peu importe, l’association «40 millions d’automobilistes» alerte d’un sérieux manque d’entretien du réseau routier français, l’un des plus longs d’Europe, et dénonce même un «laisser-aller général».
Alerter sur l'état des routes en France
Et pour preuve, ce délabrement a conduit la France à perdre sa couronne en matière de qualité des infrastructures routières, en dégringolant de la première à la 18e place du classement mondial de l’état des routes du World Economic Forum, entre 2012 et 2019. Selon «40 millions d'automobilistes», prendre soin des voies communales et départementales n’est plus une priorité pour l’Etat, qui met de moins en moins de moyens financiers au fil des années. Il «perçoit chaque année 45 milliards d’euros de taxes sur les carburants, mais a perdu le réflexe d’utiliser cet argent pour entretenir le réseau routier et autoroutier», avance même Philippe Nozière, président de l’association. Et plus on laisse passer en réparant au dernier moment, plus les travaux de rattrapage deviennent coûteux. C’est donc un cercle vicieux.
D’après l’Observatoire national de la route, seulement 9 milliards d’euros ont été investis dans les voiries par les administrations publiques en 2022, soit 20 % de moins qu’en 2013.
L’association «40 millions d’automobilistes», qui veut prendre le problème à bras-le-corps, développe une application mobile fonctionnant sur le même principe de partage que la plateforme Waze. Nommée «J’ai mal à ma route», celle-ci permettra aux Français de signaler toutes les voies en mauvais état grâce au positionnement GPS, quelques commentaires et photos. Les panneaux routiers et glissières abîmés ou encore les problèmes ou absence de marquage au sol pourront également être dénoncés. Et par logique, chaque conducteur sera donc averti d’un certain nombre d’aléas qui pourrait entacher son trajet. Les signalements seront remontés directement aux autorités compétentes locales, qui feront le nécessaire (ou pas), et l’appli informera ainsi les usagers des problèmes lorsqu’ils seront résolus. Cet outil sera gratuit et opérationnel dès cet été.
>> Ne ratez rien de l’actualité de l’automobile en vous abonnant à notre newsletter auto
Inscrivez-vous gratuitement pour accéder aux articles exclusifs des 30 ans de Capital
Ou je vais sur